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Photo du rédacteurdadassasorbonne

Une rapide vision du travail des 5.5 Designers sur "réanim"

Voici une œuvre, ou plutôt un concept qui m'a tout particulièrement intéressé durant mes années d'études en STD2A. J'ai travaillé dessus pendant 1 mois - sur celui-ci mais aussi sur d'autres œuvres, en même temps -, et le principe m'a beaucoup marqué. Dans ce petit texte, j'aimerais vous parlez de l'intention des créateurs -sinon vous n'allez pas comprendre la suite- mais surtout de pourquoi le faire, ou pourquoi ne pas le faire. J'aimerais aborder le sujet d'une façon détendue, moins analytique - car j'en ai déjà fait le tour -, et peut être que vous ne serez pas d'accord avec ce que je dis; ce qui ne me dérange pas puisque sinon je n'aurais pas fait ce petit texte.


Le principe est simple, c'est de faire ressusciter des objets qui ont été jetés, et l'aspect de rejeté autrefois devient à l'inverse son atout.


5.5 Designers est un groupe de designers français: Vincent Baranger, Anthony Lebossé, Jean-Sébastien Blanc, Claire Renard, David Lebreton et Elise Hauville.


Opérant comme dans le milieu médical, ils s'occupent de la destinée de ces objets négligés, en créant des pièces modernesqui permettront de les refaire vivre. Il n'est pas question de créer du neuf avec du vieux, mais de faire perdurer. C'est comme cela que le projet "réanim" à vu le jour, à notre époque avec les soucis modernes que nous connaissons : la durabilité programmée de nos objets, et le développement durable.


Ainsi, 5.5 designers commercialisent des assises en plastiques qu'il suffit d'accrocher à l'aide de simples sangles sur l'assise; ou d'autres formes plastiques permettant de ressusciter l'objet abimé. L'avantage est de ne pas jeteret de garder son objet sentimental, mais cela combat aussi la prolifération d'objets et par la même notre bon vieux mode de consommation exagéré.

"Il y a cinquante ans, les gens gardaient les objets de génération en génération, c'était avant que l'on passe à une société d'hyper consommation où l'on achète et l'on jette en permanence".

Pour moi un objet a de la valeur, car je l'ai acheté dans des circonstances spéciales - je ne dis pas que si mon tabouret est abîmé, j'en fais tout un drame, mais je serais déçu - toute chose a une importance différente. Ma valise par exemple, me rappelle mes voyages, et tout ce que j'y ai vécu, donc elle est forcément importante dans un sens; mais si je dois en changer ce n'est pas le bout du monde ! (hahaha, jeu de mot !.... ok… bon passons).


Ce concept est assez marrant, car l'objet est certes gardé et opérationnel, mais son esthétique est complètement changé.La couleur verte (qui renvoi au naturel, à l'environnement,…  ce qui n’est d'ailleurs pas voulu par les designers) devient une sorte de point noir sur l'objet anciennement coloré. L'alliance devient donc aussi un inconvénient, car elle abîme moralement un objet qui a de la valeur par son association violente. Mais en plus de la couleur, la démarcation entre la forme/style de l'objet est clairement visible : comme sur la chaise où les pieds sont normalement plus carrés, et la béquille est ronde.


Mais à l'inverse le concept entraine une sorte de morale humaineplutôt sympa - peut être non voulue -, car le fait d'appuyer sur ce qui était avant l'élément déclencheur du rejet, et de le tourner comme une force lors de la "résurrection" est une belle métaphore. Le message peut aussi être envoyé au propriétaire de l'objet, à la fois comme une morale écologique et consommatrice mais aussi comme une morale d'encouragement indirect. Le fait de vouloir redonner vie à un objet cassé c'est aussi vouloir qu'il reste, qu'il fonctionne. Car clairement -en mettant de côté l'aspect consommateur négatif - il est vrai que racheter un nouvel objet est bien plus facile et pratique que d'aller s'embêter à le réparer.


 C'est là qu'est toute la beauté du geste ! Car le faire, veut aussi dire que l'on prend soin de ses affaires, que l'on prend le temps de réparer son erreur.

Mais ce concept permet aussi de recréer à partir d'objets usés, c'est-à-dire qu'en leur implantant un ajout plastique, on peut les associer (voir image). Et de ce procédé, le concept s'élargit, car ce n'est plus réparer pour continuer d'utiliser, mais c'est réparer pour concevoir autre chose. Mais alors, l'objet est il toujours le même ?  Ne s'éloignent-ils pas du message qu'ils voulaient transmettre ?

Et vous qu'est ce que vous en pensez ? Préfériez-vous réparer un objet qui a de la valeur à vous yeux, ou au contraire le laisser avec les traces de son vécu ?


Chloé Moncourt

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