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Témoignage #1 : Rencontre avec Maître David Gelly, commissaire-priseur.

       Récemment, DADA a eu la joie de s’entretenir avec Maître David Gelly, commissaire-priseur au sein de l’hôtel des ventes de Versailles et de Fontainebleau de l’étude Osenat.

Cette entrevue a été l’occasion pour DADA de recueillir le point de vue de Maître Gelly sur son métier, ses conseils aux jeunes étudiants ainsi que sa passion pour l’art.


DADA - Comment définiriez-vous votre métier de commissaire–priseur ?


Maître Gelly - « Je ne qualifierais pas ma profession comme un métier mais avant tout comme une passion. Être commissaire-priseur ce n’est pas simplement trouver un objet, l’évaluer et le vendre. D’ailleurs les études pour devenir commissaire- priseur ne reflètent absolument pas ce qu’est le quotidien, bien qu’elles soient nécessaires pour acquérir une certaine base en histoire de l’art et en droit. Ce sont les collectionneurs que l’on rencontre qui nous apprennent notre métier, je dirais que c’est une vocation : c’est défendre un patrimoine mais également défendre un vendeur. Il faut savoir valoriser l’histoire personnelle de chaque vendeur et l’histoire de chaque objet et mettre le tout au service de l’art. Il est également essentiel de bien former son œil à reconnaître les objets et savoir déceler ce qui est un peu plus original dans une œuvre en particulier. »


DADA - Qu’est-ce qui vous a donné envie d’exercer le métier de commissaire- priseur et quel a été votre premier coup de cœur artistique ?


Maître Gelly - « J’avais une douzaine d’années quand je suis allé visiter Pompéi. A l’époque je ne connaissais pas grand chose de l’art. À l’occasion de ce voyage j’ai pris une photographie qui m’a permis de remporter un prix et ça a contribué à mon éveil pour l’art. En dehors de ce voyage, je pense que c’est le développement d’un goût pour l’esthétisme et surtout l’appréhension des objets, une certaine curiosité. Et depuis j’ai passé énormément de temps dans les musées ce qui m’a permis de découvrir un ensemble de collections exceptionnelles et de développer un goût particulier pour ces ensembles. »


DADA - Quel conseil donneriez-vous à de jeunes étudiants voulant se lancer dans un tel métier ?


Maître Gelly - « Le plus important est de savoir s’écouter et, surtout, de vraiment savoir pourquoi on le fait. Vous devez être passionnés. Ne pas baisser les bras, toujours persévérer ».

DADA – Quels sont vos plus beaux souvenirs dans les enchères ?

Maître Gelly - « Mes plus beaux souvenirs sont probablement les ventes de collection car il y a un véritable contact avec la famille, on défend un ensemble, une mémoire, comme un hommage. Pendant plusieurs mois j’ai eu l’occasion de travailler avec la famille Boutet de Monvel, afin de disperser la collection des peintres Bernard et Maurice Boutet de Monvel, mais également avec le spécialiste Stéphane-Jacques Addade, avec qui j’ai noué une profonde affection. Je pense aussi à l’une de mes ventes les plus récentes pour la dispersion de la collection Jean-Pierre Jouve, architecte des Monuments Historiques. C’était beaucoup d’émotions ! »




DADA – Des conseils pour acheter aux enchères ?

Maître Gelly – « Si vous n’êtes pas un habitué, achetez ce qui vous plaît, il faut un coup de cœur ! »

DADA – Pour finir, avez-vous un musée préféré ?

Maître Gelly - « Il n’y a pas un musée en particulier mais je préfère les expos XVIIIe comme le musée Camondo de Paris ou la Wallace Collection à Londres. J’ai particulièrement apprécié l’expo Casanova au musée de la Légion d’Honneur à San Francisco : l’exposition tournait autour de period rooms et c’était magnifique ! J’ai également un goût particulier pour les chinoiseries, pour ça j’ai visité cet été le pavillon chinois du Parc de Sans-Souci de Potsdam, j’aurai pu y rester des journées entières ! Et mon dernier coup de cœur est l’opéra royal de Versailles où j’ai passé plus de temps à admirer les décors que l’opéra ! »

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