Du 15 février au 13 mai 2018 se tient au musée Guimet (MNAAG) une exposition sur les armures des daimyos, et plus généralement sur leur armement. Dans cette exposition sont présentés des casques, des armures et des étendards de ces seigneurs de guerre (daimyos) qui ont été les acteurs principaux de l’histoire du Japon du XVIème au XVIIIème siècle.
Cette exposition ne porte pas sur les samouraïs, simples combattants mais bien sur les daimyos, équivalent de nos grands seigneurs féodaux. Ces guerriers gouvernaient les provinces du Japon médiéval étaient les plus grands seigneurs de l’archipel. La fin de d’un siècles de guerre civile (1477-1573) leur a fait peu à peu oublier le spectre de la guerre. Hommes d’armes et hommes de savoir, leur richesse leur a permis de porter les plus belles armures conçues par les artisans nippons. De symbole de l’affrontement militaire, l’armure devient peu à peu l’emblème de la puissance du daimyo et de sa richesse.
Les fin-connaisseurs de la période Azuchi-Momoyama ou les fans inconditionnels du Dernier Samouraïpourront ainsi admirer la beauté de ces armures, symboles d’une époque, d’une pensée et d’un monde que beaucoup pensent connaitre.
La proximité avec les amures est un des points les plus fort de cette exposition. Les armures en sont les pièces maitresses, en particulier celles exposées dans la Rotonde. Ces armures sont disposées selon la tradition japonaise : sur leur coffre (aujourd’hui manquants), renforçant leur présence. Les armures japonaises ne sont pas seulement un moyen de protection comme en Occident ; elles sont liées à l’esprit du daimyo.
Les armures impressionnent par leur qualité, leur ornementation, ainsi que par leur richesse iconographique et symbolique. Tout a une signification, des motifs des protèges pieds au nombre de lamelle du casque. Les figures de démons et de libellules ne sont pas le signe de l’excentricité de leur propriétaire mais un reflet de leurs valeurs : religieuses, sociales ou guerrières. Il faut prendre le temps de s’arrêter face à ces armures quelques instants et de ressentir l’esprit de ces guerriers du passé qui semble continuer d’habiter ces armures.
J’ai trouvé cette exposition superbe dans ce qu’elle offre au regard. Seul bémol, des cartels trop descriptifs ne permettent pas une compréhension complète des œuvres et de leur iconographie. Cela pousse néanmoins le visiteur à mobiliser son attention pour comprendre l’armure car tous les détails apportent des éléments pour la compréhension de l’ensemble. Ce qui permet aussi de maintenir une part de mystère mystérieux et nous pousse à dépasser la vision et l’iconographie occidentale de l’armure pour en découvrir une nouvelle. A ne pas manquer!
Pour ceux qui veulent aller plus loin sur les amures de daimyosprésentées : https://www.franceculture.fr/emissions/lart-est-la-matiere/attributs-de-daimyo.
Pour ceux qui souhaitent étendre leurs connaissances sur les samouraïs, et leur place dans l’histoire du Japon : https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/japon-44-cultures-de-guerre-et-identites-au-japon-des-samourais-aux-kamikazes.
Pierre CRESPI
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