"Le pois a la forme du soleil, il signifie énergie masculine, source de la vie. Le pois a la forme de la Lune, le principe féminin de la reproduction et de la croissance. Les pois suggèrent la Multiplication à l'infini. Notre Terre n'est qu'un pois parmi des millions d'autres..."
Cette citation de Yayoi Kusama résume bien son œuvre, mais aussi toute la philosophie qui structure son travail. A 88 ans, l’artiste japonaise reste extrêmement présente dans l’actualité artistique, avec des expositions partout dans le monde (Stockholm en 2016, Singapour et New York en 2017) ainsi que l’ouverture d’un musée à son nom cet octobre à Tokyo (complet jusqu’à Janvier).
A l’origine de son immense popularité, ses compositions kaléidoscopiques, vivantes et colorées, qui plongent le spectateur dans une sorte de douce stupeur ; vivre une exposition de Yayoi Kusama, c’est se prendre pour Alice au pays des merveilles le temps de la visite. Son travail, qu’elle qualifie de ‘’Psychosomatique’’ retranscrit la plupart du temps ses hallucinations et renvoie aux obsessions primaires de l’homme : le sexe et l’infinité. En résulte une impression de se noyer dans un océan de points rouges ou jaunes, et une perte de ses repères dans ces atmosphères psychédéliques qu’elle seule sait recréer. Mais si le travail de Yayoi Kusama fascine tant c’est parce qu’elle est elle-même un personnage étrange et attirant. Victime d’hallucinations étranges depuis petite, elle décide de retranscrire ses visions sur des toiles. Naissant ainsi ses fameux ‘’polka dots’’ qu’elle déclinera tout au long de sa carrière. Elle part aux états unis en 1957 et s’impose peu à peu sur la scène artistique internationale, avec ses happenings décalés où elle et ses camarades se peignent des pois sur le corps.
Tout au long de sa carrière, Kusama a réussi à imposer son univers si particulier,en le déclinant sous plusieurs supports et ce, épuiser son concept. Aujourd’hui résidant au Japon dans un hôpital psychiatrique, elle continue sa production d’œuvres d’art dont le public est toujours aussi friant.
Chloé Villanova
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